L'après match : Brésil - Allemagne



Pour tous les malheureux qui n’ont pas pu écouter Radio Goal hier soir, ou regarder le match, on vous offre un petit récapitulatif de ce qui s’est passé la veille.


On vous avait prévenu sur Radio Goal : pour gagner contre une Allemagne solide, le Brésil se devait de changer de système.

Alors même qu’on croyait, au vu des derniers entrainements dirigés par Scolari, que ce serait le cas, il n’en a rien été.

Plutôt que d’écouter nos conseils, le sélectionneur brésilien a préféré continuer sur sa terne lancée, et ce même en l’absence des ses deux meilleurs joueurs.  

Lol ...
Et c’est sans surprise que, incapable de produire du jeu, les brésiliens se sont fait écrasés par l’Allemagne.

BMW, Mercedes, la Mannschaft : les allemands font des machines qui tournent bien, et cette dernière n’a pas fait de détail quand il s’est agit de s’occuper de son adversaire du soir.

On ne vous fera pas le détail de tous les buts allemands, car dans cette défaite, plus que le score, qui d’ailleurs aurait pu être plus lourd si Özil avait été altruiste jusqu’au bout du match, on retiendra surtout la manière dont cette soirée dramatique a été menée.

L’ouverture du score a été le premier coup du pour le Brésil, qui avait plutôt bien entamé la rencontre, avec notamment premier débordement de Maicon peu après le coup d’envoi, et quelques minutes passées dans le camp adverse.

Quelques minutes pendant lesquelles on a déjà pu observé une des plus grosses erreurs de la soirée : le capitanat de David Luiz.

Ca aussi on l’avait dit chez Radio Goal, le point d’équilibre de cette équipe du Brésil, ce n’était pas Neymar ou Thiago Silva, mais bien le nouveau joueur du PSG.

Car autant on peut attendre beaucoup des deux premiers, autant ils sont toujours au rendez-vous, quand le troisième brille par son manque de régularité.

Monté logiquement sur un corner puis un coup franc, on a vu David Luiz resté plusieurs minutes aux avant-postes à la suite de ses phases arrêtés, comme si son brassard l’obligeait à devenir le héros du match, et ce même au détriment de son rôle premier, celui de défenseur.

Et bien sûr, alors que la première offensive allemande a donné lieu à un corner, c’est de lui que viendra l’erreur, le capitaine, trop occupé à diriger sa défense, oubliant son propre marquage sur Müller (un peu comme, lors d’une salade, on oublie son propre numéro, trop occupé à appeler celui des autres), probablement l’homme le plus dangereux sur ce genre d’exercice.

C’est la 10e minute, et le Brésil est mené 1-0. Un but d’autant plus difficile à avaler qu’il est arrivé contre le cours du jeu, alors même que les locaux s’appliquait à réussir ce qu’ils n’avaient pas fourni jusque là, à savoir enchaîner trois passes d’affilées sans perdre le ballon.

Le coup est dur a encaissé face à une équipe allemande très forte et dont on ne sait pas si on sera capable de lui mettre un peu but (un peu comme un poids plume face à un poids lourd dans un combat de boxe), mais on sait que les brésiliens sont prêts à batailler mentalement pour surpasser ses épreuves.

Seulement voilà, la volonté de gagner ne compense pas la nécessité de jouer, et le Brésil retombe dans ses travers.
Bien pressé par les allemands, les milieux sont incapables de trouver une ouverture, et perdent vites les ballons, tandis que David Luiz se remet à jouer long, quand il n’essaye pas de faire la différence seul, dès qu’il a le ballon.
Les attaquants sont trop loin, et tous les brésiliens bougent comme des potos.
Sans dynamique on ne peut rien produire.

Les hommes en rouge, eux, le savent très bien, et c’est sur une action tout en mouvement, alors qu’ils étaient installés dans le camp brésilien, qu’ils frappent une deuxième fois.
La rigueur allemande se traduit par la précision d’une passe de Lahm, marqué à retardement, pour Schweinsteinger, qui a ensuite tout le loisir d’ajuster une passe pour un appel dans la surface, quand les errances tactiques du Brésil se traduisent par cette tentative d’intervention ratée de cette même passe, par Fernandinho s’étant jeté pour la récupérer.
Or comme on le dit dans les écoles de football de Radio Goal, on ne se jette pas en défense.
Klose s’occupe, en deux tentatives, de finir l’action, et de tourner par la même occasion une page de l’histoire du football, effaçant le record de buts en coupe du monde de Ronaldo des tablettes.
Contre le Brésil. Tout un symbole.

2-0 à domicile après 20 minutes de jeu et 2 buts en 10 minutes, le Brésil se doit de réagir.
A ce moment du match, les joueurs brésiliens ont beau vouloir gagner, il leur faut changer quelque chose, et pour ça il leur faut l’aide de leur coach.
Changer le système, un joueur, faire quelque chose, n’importe quoi, le tout est de trouver un électrochoc pour réveiller son équipe.
La décision est difficile à prendre, elle peut conduire à une hésitation, mais c’est comme ça qu’on voit les grands coaches : dans leurs décisions face au grand moment.
Or Scolari s’énerve, mais ne réagit pas.
Le coach est aussi abasourdi, si ce n’est plus, que son équipe.

Derrière, les actions se suivent et se ressemblent. Une passe d’Özil sur la droite pour Lahm qui centre en retrait. En plus d’être bons, les allemands ont de la réussite. Le ballon traverse la surface sans trouver preneur, jusqu’à ce que Kroos, qui a bien suivi l’action, déboule pour mettre une frappe de l’extérieur du gauche dans le petit filet du même côté. Julio Cesar essaye, mais abandonné par son équipe, ne peut rien faire.

Si Scolari hésitait après 2-0, il aurait du trouver des certitudes après ce 3e but encaissé dans la minute suivant le deuxième.
Au grand dam des supporters, il n’en sera rien.
Scolari et KO, et avec lui, les espoirs d’un peuple entier.

On ne pouvait plus regarder le match
Derrière, deux pertes de ballons par un milieu de terrain inexistant et un placement aléatoire du capitaine jaune permettent encore deux buts allemands.
Si les brésiliens sont à la rue (mais loin des favelas où on joue probablement mieux que ça), les allemands, eux, ne perdent pas pied, et des une-deux magnifiques impliquant à chaque fois Khedira permettront d’alourdir un peu plus le score. 5-0 à la mi-temps. Le Brésil est noyé.

Au retour des vestiaires, Scolari fait deux changements. C’était bien d’avoir essayé, mais en plus d’être arrivés trop tard, ces changements n’étaient pas les bons.
Hulk, joueur offensif à avoir surnagé lors de la première mi-temps, sort. De même que Fernandinho, seul milieu capable, dans une bonne configuration, de percer les lignes par sa qualité de passe.
Les entrants, eux auraient dû être titulaires au coup d’envoi, et s’en sortiront mieux que le reste de l’équipe, mais laisser Bernard et Luis Gustavo, incapables d’utiliser le ballon pendant 45 minutes (voire depuis le début de la coupe du monde pour le second), était déjà une grosse erreur.
De plus, à 5-0, rien ne sert plus à rien de calculer, il fallait effectuer les trois changements.

Malgré tous ces choix tactiques ratés, le Brésil sort un peu la tête de l’eau, et attaque, se procurant des occasions nettes, par Oscar et Paulinho notamment, mais c’est sans compter sur Neuer qui, en même temps qu’il enterrait les derniers filets d’espoirs du Brésil, s’occupait de lui remettre la tête sous l’eau pour le noyer complètement.

L’Allemagne continue son show, et le Brésil ses erreurs. Sur un contre allemand, Lahm, seul dans la surface, a tout le temps d’ajuster un centre pour Schürrle, entré en jeu pour reposer un coéquipier. La défense brésilienne est immobile et n’anticipe pas les mouvements allemands.
Certes, regarder le ballon, c’est important, mais avoir une idée de la position de son adversaire dans l’espace, ce n’est pas mal non plus.
6-0.

Un deuxième contre, ponctué d’une remise sublime de Müller pour une frappe toute aussi belle de Schürrle, parachèvera la fessée allemande, une fessée à 7 doigts.
Cela dit, comme nous le rappelle si bien Bernard Lama, « un but au premier poteau, c’est une erreur du gardien ». Le but est beau, il n’empêche qu’on ne t’oublie pas Julio.

Facepalm spotted
Pour tenter de sauver ce qu’il restera de l’honneur brésilien, c’est à dire pas grand chose, Oscar, abandonné par la défense allemande, mettra un but qu’on aurait préféré s’il avait été marqué par Ramires ou Maicon, plus méritants.

Enfin, l’Allemagne n’a fait que révéler au grand jour toutes la faiblesse d’un Brésil très pauvre dans le jeu.

Le Brésil est certes arrivé en demi-finale, il est toujours passé sur le fil, que ce soit grâce aux faveurs arbitrales pendant les poules ou sur un coup du destin face au Chili.
La victoire contre la Colombie ne fera qu’accentué le déséquilibre de cette équipe : quand sur deux matchs, seuls vos défenseurs marquent sur des coups de pieds arrêtés, c’est que l’équipe ne tourne pas rond, qu’elle marche à l’envers.

Le Brésil voulait gagner, mais ne possédait pas pour ça l’état d’esprit nécessaire.
Le Brésil était venu pour se battre, pas pour jouer.
Et c’est par KO, et sans jouer, qu’il a perdu. 
Nostradamus l'avait vu !!!
PS: Dante, même si c’est dur, t’inquiètes pas, c’est pas de ta faute. Tu as fait tout ce que tu as pu, tu n’y es pour rien. On le sait nous, et c’est ça le plus important.

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